nuit
Tu me glissais des choses odieuses dans les oreilles, j’acquiesçais ou pas. De ta bouche, les mots ne semblent pas vrais. Même s‘il s‘agit de ce qu’on veut entendre. Et si je m’approchais de toi, c’était parce que tu me retenais, pas parce que ce que voulais mieux t’entendre. Tais-toi. Tu as répété ton numéro des dizaines, des centaines de fois. Avec un auditoire différent à chaque fois.
Et moi, je veux être l’unique.
Une prétention, oui. Je crois aux belles histoires.
Tu continuais. Je fuyais, mais je finissais agrippée à ton cou. Tu avais beau être con, tu aurais pu me lire la page nécrologie du Daily Telegraph, j’en avais rien à faire. Juste cette chaleur humaine qui te fait sentir un peu plus vivante. J’étais faible en fait. Assez forte pour savoir que non, tu jouais pour rien, je jouais un peu avec toi là, et au final je gagnerais.
Quand tu es parti, tu l’as eu ton baiser. Faiblesse pour récompenser ta performance. Mais tu ne connais pas les tombées de rideau, tu n’as pas pu t’empêcher de parler. Con.
Le téléphone sonne. Dans le vide.